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En novembre 1914, l'armée belge se replie et envoie des soldats à Honfleur jusqu'en 1918. Un pan de l'histoire raconté par deux artistes, Lucie Delarue-Mardrus et Léon Leclerc.

L'histoire
Octobre 1914 : la terrible bataille de l'Yser terminée, l'armée Belge qui a perdu 41 500 hommes, tués, blessés ou capturés, se replie. Une division d'infanterie se réfugie à Honfleur. La poétesse honfleuraise, Lucie Delarue-Mardrus (1874-1945), est alors infirmière pour la Croix-Rouge. Elle raconte :  On m'a demandé si je parlais flamand. Je regrette de dire que je ne sais pas. Avec une indicible pitié, j'écoute ces paroles que je ne comprends pas, ces paroles dites par ces petits étrangers magnifiquement sacrifiés pour nous.

Sans uniforme, sans fusil
À l'orée de l'hiver 1914, Honfleur est devenue une « garnison belge qui héberge près de 2 000 jeunes gens et tout un état-major qu'on dresse pour la guerre. » Ils seront jusqu'à 9 000, blessés ou jeunes recrues formées pour être envoyées au front. Dans son récit, c'est tout le quotidien de ces soldats de la petite grande nation amie  qui est relaté :  Ces jeunes gens, leurs clairons, tous les matins, réveillent les vieilles maisons de Honfleur. On entend en bas le bruit sourd, tragique, des 1 600 paires de pieds qui marchent en mesure. Ils sont sans costume, sans fusil, vêtus de vieux habits poussiéreux, de cache-nez sales, coiffés de casquettes déformées . Seuls les sergents et les caporaux portent un uniforme : Ceux-là, du reste, sont si jeunes qu'on leur donnerait au plus 12 ans.  Le peintre Léon Leclerc (1866-1930) a laissé, lui aussi, grâce à une douzaine d'aquarelles (conservées au musée du Vieil Honfleur), un intéressant témoignage de l'installation de ces troupes. On découvre que les Belges vivent dans des baraquements en bois sur pilotis ou dans des tentes. Un atelier de ferronnerie archaïque montre même des prisonniers allemands au travail. Sur certaines aquarelles, on voit des uniformes britanniques :  On a proposé de les vêtir avec de vieux uniformes anglais, précise Lucie Delarue-Mardrus.

55 mariages franco-belges
Honfleur s'attache à ses petits Belges :  Il n'y a presque pas une maison, riche ou pauvre, qui n'ait ici ses deux Belges. Et tous les soirs ils ont, à la table familiale, leur dîner servi. Cet accueil chaleureux ira parfois jusqu'aux fiançailles : 55 mariages franco-belges seront célébrés entre 1914 et 1918. À la fête du roi Albert, la garnison se presse dans l'église Sainte-Catherine. Le curé prêche en flamand. On chante La Brabançonne et le Lion de Flandre : Les orgues, l'encens, les manteaux d'or... Cela, c'est le dimanche des jours de paix. Mais des drapeaux, des clairons pendant l'élévation, des soldats français blessés, pansés encore, groupés dans un coin, un Belge au bras en écharpe chantant l'Ave Maria, cela, c'est le dimanche des jours de guerre. Émouvant, le récit de Lucie Delarue-Mardrus rappelle l'extraordinaire solidarité qui régna sur la ville durant quatre ans. Une ville où « ceux qui n'avaient rien, donnèrent tout.
Source Journal Ouest France


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